1 oct. 2011

Trek tour du Manaslu

Le récit jours après jours

Samedi 1er octobre
Départ sous le brouillard de Genève, et arrivée dans la chaleur moite de Doha 6h30 plus tard.


Première démarche: trouver l'endroit pour faire le visa temporaire car nous devons sortir de l'aéroport pour aller a l'hôtel.
Ensuite, surprise! un écriteau sur la vitre de la sortie nous indique qu'une navette de l'hôtel nous attend. Dehors, le choc, j'ai plein de buée sur mes lunettes tellement la chaleur est moite (40° n'est pas exagéré), nous sortons de cette atmosphère climatisée.


Le parking, dans lequel nous avons failli perdre André, est rempli de 4x4 rutillants et brillants, tous plus gros les uns que les autres.
Arrivée a l'hôtel, simple mais sympa. La clim, indispensable, est bien bruyante.On verra que faire pour le reste de la nuit.
Le réveil sera assuré à 5h15 car la navette nous reprend vers 6h.
Ici, tout est fait pour le roi dollar, il faut insister pour faire accepter les euros.
Est-ce la présence de ce cher pétrole ?

Dimanche 2 octobre
Réveil 5h. Petit dej 5h30, après juste le temps (ce n`est pas peu dire) de régler la note des plateaux repas d'hier soir et et du petit-dej. Toujours à cause du dollar, on négocie pour régler globalement en euro (ce qui semble toujours difficile)
Ce fut un peu ardu et long.
Sur la route, il vaut mieux se  faire conduire que de conduire soi-même!
Paysages magnifiques vus d'avion : le golfe persique, les villes construites sur la mer, le désert, avec des vallées dunaires, le survol du sud de l'Afghanistan, du Pakistan et de l'Inde, pour arriver finalement à Katmandou sous l'orage. Descente un peu athlétique et secouée, mais l'atterrissage se passe bien quand même après que l'avion ait contourné, évité et slalomé autour d’énormes et impressionnants cumulo-nimbus.
Le soir, accueil par notre agence de trek, avec remise du traditionnel collier de fleurs,
 et arrivée à l'hôtel. Repas pris sur place, avec un choix de plats népalais.
La journée se terminant tôt, nous ne nous attardons pas trop dans Kat.
Demain, la première visite sera plus conséquente, et certainement sous le soleil.



Mardi 4 octobre 2011

Katmandou - Arughat

On nous annonce 6h de route sur la Prithvi highway, une des routes principales du Népal reliant Katmandou et Pokhara, nous en ferons finalement 9h !
Tout cela pour environ 180km.
Des petits taxis viennent nous chercher à l`hôtel pour rejoindre par les petites rues étroites et encombrées du quartier de Thamel, où nous résidons, l'endroit où nous attend notre bus un peu en périphérie du centre ville.


Ce sera un vrai bus népalais, un TATA typique.


Tout est chargé à l`intérieur comme sur le toit. Il n'y a plus une place, quelques porteurs et l`équipe des sherpas sont déjà présents. Nous devons jouer les contorsionnistes pour rejoindre nos places, et surtout escalader et baisser la tête pour monter dans ce bus.
La conduite est guidée au rythme des avertisseurs double et triple ton, et la trajectoire sur la route est calculée au millimètre en ce qui concerne les croisements et dépassements, la plupart du temps périlleux.
En cas de manoeuvre ou marche arrière, un assistant du chauffeur toujours présent sur le marche pied, descend et tape sur la carrosserie pour indiquer au chauffeur la marche à suivre.
Après environ 2 heures de route, on ralentit l`allure, le chauffeur passe souvent la tête par sa fenêtre. Que se passe-t-il ?
Et on s`arrête dans un village devant ce qui ressemble à un atelier de mécanique qui sont par ailleurs très nombreux sur le parcours.
Diagnostic : la roue arrière droite intérieure est crevée.



 S'en suit le démontage artisanal d'une roue après l'autre.
Le trou (dans le pneu) est de la taille d`une balle de tennis ( sans compter l'état du reste du pneu).
 Il sera réutilisé tel quel avec un rembourrage artisanal fait de bouts de chambre à air.
Pendant ce temps, nous parcourons les échoppes et le marché. Nous sommes tous admiratifs de cette leçon de débrouillardise, tout cela dans un état de zénitude parfait. Cela nous donne une bonne leçon d`un pays qui ne compte que sur ses moyens, et arrive à vivre ainsi.
Pause déjeuner un peu plus loin. Repas vite avalé. Il faut repartir.
Arrivée a Gorka, la route s`arrête, un chemin prend le relais et va nous mener 30km plus loin à Arughat par les crêtes des collines, puis par une longue descente plongeant vers ce village qui marquera le début de notre aventure à pied, pendant 2 grandes semaines.
Ce fut sportif et même impressionnant.
Ces roues semblent tenir, les amortisseurs aussi.
Les chemins sont souvent défoncés par la récente mousson. De belles ornières, parfois remplies d`eau, obligent à prendre souvent de l'élan.
Nous sommes un peu crispés. Le précipice est proche, mais ça passe.
C'était plus impressionnant en 2005 au Ladakh avec les passages de cols à plus de 4000m.
Plus loin, après un virage à l'ombre, des ornières plus impressionnantes, un véhicule venant en sens inverse est bloqué en travers.








Nous décidons de descendre, notre bus est déjà bien penché !




Le chauffeur trouve un câble sur le bord du chemin, et va sortir ce véhicule de sa mauvaise posture. Nous assistons à la scène. Les nombreux singes (pas nous !) présents dans les arbres au-dessus, semblent s`amuser de tout cela.
Le bus passe, et vu l'état des pneus, ce n'est pas peu dire !
Arrivée au camp, installation, les moustiques attaquent. C'est sauve-qui-peut pour les membres du groupe ayant la peau la plus tendre.





Dîner sous la lumière des étoiles, mais nous avons même le droit à l'installation d'une lampe. Au menu : soupe, riz (nous verrons les jours à venir ses bienfaits), légumes + boeuf, et même des frites providentielles.
La première nuit sous tente sera bien agréable, les moustiques tant redoutés nous auront laissé dormir après cette première journée de voyage en bus un peu chaotique.

Mercredi 5 octobre 2011

Arughat 535m - Soti Khola 720m


Réveil 6h, départ 8h. (Ce sera ainsi tous les jours)
Tout va très vite. A peine les sacs sont sortis que les tentes sont déjà par terre.
Première journée tranquille, mais la chaleur est lourde, nous transpirons à grosses gouttes.
Cela passe bien, très peu de dénivelée, avec la beauté des paysages: champs de millet et de riz, cultures en étage, et souvent de beaux hibiscus devant les maisons souvent peintes de couleurs vives. Dans certains villages, de gros palétuviers procurent une ombre bien appréciée.




Les nombreux enfants rencontrés s'amusent avec les balançoires construites avec de grands et solides bambous. 
C'est congé pour ces enfants en ce moment, c'est la fête de Dashain.






Nous sommes ainsi accueillis, à chaque traversée de villages, par une ribambelle de gamins tous plus souriants les uns que les autres.

Nous sommes en présence des Gurungs, ethnie himalayenne vivant dans ces vallées.
Au fond de la vallée, nous apercevons déjà des sommets blancs, et en particulier le Shungri Himal qui culmine à 7165m.
Arrêt dans le village de Dharapani à l'abri du soleil après avoir passé vaillamment notre premier pont suspendu, et traversé à gué le premier torrent. Le repas est toujours excellent et bien présenté, même à midi, compte-tenu des conditions rudimentaires de leur conception.
Alors que la sieste commence à pointer son nez au soleil, il fait toujours chaud et lourd, nous nous bougeons et nous partons vers Soti Khola qui sera notre étape du soir.
Sur le parcours, des panneaux indiquent la direction du Larke Pass (le col de 5000m qui sera le point culminant de notre trek), et à entendre parler du Manaslu. Nous pensons à l'équipe de Mickaël qui ne doit pas être loin du sommet.








La vallée est trop encaissée pour avoir une vue dégagée sur les sommets que nous attendons tous. Mais, il y a toujours beaucoup de cultures de millet, de riz et de bananiers. Les villages, même petits, sont toujours actifs. Tout le monde travaille, petits et grands, hommes et femmes.

Jeudi 6 octobre 2011

Soti Khola 720m - Machha khola 850m


Départ 7h45, arrivée 16h




Nous entendons toute une colonie de singes dans la forêt en face. Nous quittons le campement, nous suivons la vallée de la rivière Budhi Gandaki.
Il fait toujours vite chaud, et certains, dont je fais partie, vont souffrir de cette chaleur moite et lourde.
C'est presque difficile de respirer. Ça ira mieux après la pause déjeuner au bord du chemin, à l'ombre de la végétation. Il y avait affluence dans le village précédent, et cela fait toujours plaisir de s'arrêter pour  établir un contact avec la population locale.




Lors de cette halte, nous admirons 2 superbes spécimens d'araignées à longue pattes.
Toujours s'offre à nous un paysage de cultures en terrasse et de végétation presque tropicale. Cela fait un beau mélange, et de belles photos. L'éclairage s'y prête particulièrement, et les effets de contre-jour, et d'ombre accentuent tout cela.
Maccha Khola est le genre de village sorti de nulle part, uniquement accessible par le sentier mais l'électricité arrive et suit cette vallée que nous allons suivre durant plusieurs jours. Souvent une grande parabole centrale fait arriver le téléphone dans les villages accompagnée souvent de petits panneaux solaires. Ce sera ainsi le cas tout au long de notre parcours.
Le sentier est souvent à flanc de falaise, et parfois un escalier est creusé dans la roche (sans doute pour éviter un trop effet de ravinement en période de mousson).





Dans ce village, les points d'eau sont mieux fournis, nous y allons avec bonheur pour nous laver.
La visite de ce village nous laisse voir de belles petites maisons très simples, mais souvent avec des couleurs vives et toujours une galerie à l'étage servant souvent d'espace de vie.
Toujours beaucoup d'enfants qui nous disent toujours avec un vrai sourire "namaste"

De nombreux lodges sont présents.

Vendredi 7 octobre 2011

Machha Khola 850m - Jagat (1440m)




Poursuite de la marche dans les gorges avec sa végétation luxuriante. Toujours de nombreux petits villages. Nous observons toujours les scènes de la vie quotidienne : beaucoup de volailles en liberté.




Toujours aussi chaud, un peu orageux même, ça se couvre un peu. Nous commençons à monter, à prendre de l'altitude, souvent à l'aide d'escaliers creusés dans la roche ou conçus avec des dalles.
Nous arrivons au campement un peu avant Jargat, car il y a du monde (autres groupes). Un des sherpas part en éclaireur afin de réserver un emplacement pour tout le groupe, et sa logistique.

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Un hélicoptère vient atterrir à coté. Il sert au ravitaillement, au secours et à la surveillance. Nous entrons dans le parc du Manaslu. Notre campement est dans une large vallée bordée de hautes parois rocheuses souvent verticales.
Nous commençons à apprécier un début de sensation de fraîcheur.
Nous allons commencer à dormir dans les duvets cette fois.


Samedi 8 octobre 2011


 Jagat 1440m - Philim 1700m




Nous partons à 7h30.
La vallée est plus dégagée, et la végétation devient différente.
Nous apercevons d'emblée ce matin dans le prolongement de la vallée, le Shingri Himal à 7132m
Sa blancheur le détache bien de la vallée, toujours avec ce beau ciel bleu profond.
Encore de beaux villages. Nous voyons beaucoup de petites cultures de maïs. La récolte a lieu en ce moment. Beaucoup de femmes trient les grains devant les maisons. De temps en temps, des meules à grain.

Nous commençons aussi à rencontrer des "chörtens", monuments bouddhistes. Nous passons petit à petit d'une région à culture hindouiste, la vallée d'où nous sommes partis à une culture bouddhiste sur les plateaux que nous commençons à traverser tout en prenant de l'altitude.Tout commence à changer, la végétation, le paysage, l'aspect de la population locale, et même les modes de vie, l'habillement.









Arrêt déjeuner à Philim avec toujours le Shingri Himal en fond qui se dégage avec sa blancheur et sa face verticale.




Il fait toujours chaud, mais la présence du vent amène de l'air. Nous respirons mieux que les premiers jours.
Nous montons un peu et prenons un sentier à flan de montagne, et surplombant la rivière.
Les gorges se rétrécissent à nouveau, mais cette fois, nous avons pris de l'altitude. Nous rencontrons aussi plus de monde : trekkeurs, porteurs, et convois de mulets. Nous commençons à croiser, alors que nous montons, des membres d'expéditions au Manaslu 8132m qui redescendent suivis par leurs convois de mulets portant leur important matériel. Nous discutons avec certains de ce qu'il viennent de vivre, leurs succès, parfois leurs échecs, mais nous les sentons revenant d'un autre monde. Nous pensons même qu'ils semblent redescendre d'une autre planète. Certains sont bavards, d'autres moins. Nous les comprenons, leur indice de satisfaction dépendant certainement de leur degré de réussite dans l'aventure qu'ils viennent de vivre.
Nous sommes un peu euphoriques de discuter avec eux. Ils nous donnent ainsi quelques éléments, et nous demandons aussi des nouvelles de l'équipe de Mickaël qui ne doit pas être loin du sommet, si ce n'est pas déjà fait.
Ce que nous retenons, c'est qu'ils disent souvent que "ça a été long!". Beaucoup d'attente, d'incertitudes, de décisions parfois difficiles à prendre, de doute ...
Mais nous sentons encore des petites étoiles dans leurs yeux. Ils vont certainement mettre un certain temps à atterrir.
Nous continuons notre chemin toujours un peu en hauteur dans une magnifique forêt de pins. Ça commence à grimper plus sérieusement.






Nous traversons 2 fois le torrent sur des ponts assez rustiques.



Nous arrivons au terme d'une longue journée dans un campement aussi assez rustique, il semble qu'il y ait affluence au village prévu initialement. Mais, il y aura ainsi moins de monde. Nous sommes désormais à environ 1700m.




Dimanche 9 octobre 2011

Philim 1700m- Ghap 2110m





Nous quittons petit à petit les gorges. La vallée s'élargit enfin ainsi que l'horizon.
Nous passons à Dyang-Hinang. Les habitants construisent beaucoup de lodges et guest houses en pierres sèches sans ciment avec des fenêtres en bois. Le bois est débité sur place avec des outils rudimentaires pour ensuite produire des planches.




Le sentier suit toujours le flan de la montagne.
Nous passons en bordure d'un champ de cannabis.




Les habitants travaillent au tri et au séchage du maïs.
Arrêt repas à Bihi, nous sommes désormais à 1930m La fin de l'étape est prévue à Ghap à 2110m.
Le repas est prévu ici à Bihi car les sites suivants ne permettent pas à la logistique de confectionner les repas. Il en sera souvent ainsi, car l'équipe de cuisinier nous aura, tout au long du parcours, confectionner de succulents repas, mais a besoin de points d'eau. Donc, l'heure du repas dépendra souvent du choix du lieu, même si nous aurions souvent souhaité poursuivre notre marche et arriver plus tôt aux étapes avec un repas moins élaboré, voire un pique-nique porté dans le sac. Cela a fait souvent débat dans le groupe.
Donc, il n'est que 10h45, et nous en profitons donc pour commencer une petite sieste salvatrice. Nous commençons à apprécier ces petits moments tandis que d'autres préfèrent plus de performances. Mais le choix de partir ainsi en groupe implique souvent des contraintes et des concessions.
L'altitude qui nous attend va nous demander des ressources.
Donc, une bonne sieste au soleil sur un terrain surplombant toujours la rivière Gandaki.
Tout autour, c'est toujours la récolte du maïs.
Nous repartons, après 2h de halte, la vallée s'élargit toujours de plus en plus. Nous profitons aussi ainsi plus du soleil, car l'air est parfois aussi souvent plus frais dès que l'ombre est présente.
Nous sommes maintenant en territoire tibétain, avec son lot de chörtens, de mantras, et  l'habillement change.
Nous sentons maintenant nettement cette différence.









Toujours de nombreuses constructions de lodges. Le développement du tourisme semble bien lancé.
Le Népal a décrété 2011 comme l'année du tourisme.
Nous campons donc à Ghap sur le terrain d'un hôtel. Arrivés vers 15h30, nous allons ainsi pouvoir profiter du soleil avant sa disparition derrière les montagnes, et aussi de la lumière du jour. Ici, il fait nuit vers 18h. Le reste se fait souvent à la lueur des lampes frontales.
Au programme donc : rangement des sacs, séchage, lessive, et douche froide au robinet. Les plus courageux tenteront même un shampoing.
Nous apercevons soudain avant la tombée de la nuit, sur l'autre versant tout proche de la vallée, des singes assez gros à tête blanche qui évoluent sur la paroi rocheuse.
Nous sommes désormais à 2100m. Le froid arrive plus vite le soir. La fatigue contribue aussi à cette sensation de froid.

Lundi 10 octobre 2011

Ghap 2110m - Lho 3180m





Départ 7h40
Longue montée dans la forêt. Nous attendons les singes aperçus hier soir, mais ils doivent nous observer discrètement.
La montée est dure, nous commençons à peiner à trouver notre souffle. Le chemin est souvent en escalier, ceci casse un peu le rythme. Mais, nous apprenons à gérer notre souffle, la longueur de nos pas, et notre cadence de marche.
De beaux monuments bordent le chemin. Nous arrivons vers 10h30 à Nimdang. Pause déjeuner. Les beignets passent mal, nous sommes en plein soleil.
Nous repartons vers 12h30. Nous commençons à sentir les premiers effets de l'altitude. Le paysage est magnifique. Apparaissent désormais les champs d'orge.




Nous sentons l'influence du Tibet tout proche. Les villages traversés sont magnifiques, nous pouvons admirer un important travail du bois avec des outils souvent simples.




Nous passons à Lihi à 2900m, qui nous donne déjà un aperçu de ces villages tibétains que nous allons désormais traverser. Nous croisons une enseignante d'origine australienne qui mène une action humanitaire dans l'éducation des enfants de ce village.


En face, nous apercevons le Gompa de Ningaun, entouré de ses grands drapeaux, monastère comme beaucoup implantés dans cette région tibétaine et bouddhiste.






Nous arrivons à Lho, à 3180m.
Nous croisons à l'entrée du village un convoi de Yacks venant du Tibet et qui transportent du sel. Nous sommes sur la route du sel. Ils repartiront vers le Tibet avec des planches.







Un stupa magnifique est situé en plein dans ce village de Lho, et ... nous apercevons, enfin, les 2 pointes du sommet que nous attendions tant, le Manaslu, majestueux du haut de ses 8132m.







Notre campement, au terme d'une longue étape, est situé dans un endroit inoubliable dans le haut et à la sortie du village. Nous sommes aux premières loges pour admirer dans les détails ce massif impressionnant avec en premier plan le monastère de Shyala à 3300m. Il accueille un grand nombre d'enfants dès l'âge de 5 ans.
Nous entendons les petits moines répéter leurs prières et aussi courir dans tous les sens.
Nous assistons au coucher de soleil sur le Manaslu, tout cela avec un éclairage splendide dû au beau temps qui continue depuis le début de notre périple.










Les effets de contre-jour, le soleil se couche derrière la montagne, nous font découvrir les gerbes de neige qui s'envolent au niveau du sommet. Le vent doit bien souffler fort là-haut. Le froid s'accentue aussi pour nous. Nous rajoutons quelques couches de vêtements. Nous sommes à 3100m. Ce n'est plus la même température qu'auparavant. Nous sentons aussi la proximité de tous ces magnifiques glaciers.

Mardi 11 octobre 2011

Lho 3100m - Samagaun 3530m




Petite étape de 4h, mais encore une superbe journée. Nous ménageons nos efforts.
Je me réveille à 5h30 pour voir le lever de soleil sur le Manaslu.






Nous sommes en effet aux premières loges. Les appareils photo crépitent. Il y a toujours de beaux effets de contraste et de  couleurs, et comme seul horizon depuis la tente : Le Manaslu, un champ immense d'orge et le monastère de Shyala ! Cela vaut le coup de quelques efforts matinaux et de sortir dans le froid de notre duvet protecteur.
Je vais faire un petit tour autour du campement, avec l'évolution de l'éclairage du rose au jaune d'or sur le sommet et l'horizon toujours dans le noir.
Nous prenons le petit-déjeuner, la table est dressée face à ce panorama inoubliable, quel décor !
Ensuite,  un de nos sherpas Mingma, qui est aussi moine dans la région de l'Everest, nous emmène faire la visite du monastère, une cérémonie est aussi prévue.













La vue sur la vallée est splendide là-haut.
Nous sommes très bien accueillis par les petits moines qui sont aussi très curieux.
La cérémonie est presque émouvante. Nous entendons ces enfants réciter et chanter accompagnés de cors, tambourins ... Chaque petit moine a son rôle et tout s’enchaîne à la perfection. Mingma nous explique la décoration et l'aménagement de cette salle de prière. Les petits moines se prêtent volontiers aux photos.
Nous reprenons notre chemin, et arrivons à Samagaun à près de 3500m. Nous arrivons par une très large vallée, cela nous permets d'admirer les sommets environnants, et de contempler l'activité agricole dans habitants : travail de l'orge, du maïs entre autres. C'est l'époque de la récolte.





















Surprise, en arrivant, nous rencontrons Mickaël et son équipe qui sont finalement redescendus. Nous allons ainsi passer la soirée ensemble. Beaucoup de récits passionnés et certes impressionnants sur la vie difficile en grande altitude : le vent, le froid, l'attente, les risques à bien évaluer, les décisions parfois difficiles à prendre.
Finalement, seul Mickaël est monté au camp 4 à 7420m, le sommet n'a pas été atteint pour cause de météo, du vent en particulier.
Mickaël nous invite à dîner avec son équipe,  et nous aurons le droit à toute la chronologie de son expédition.
A noter, l'apéro : saucisson et fromage de Savoie apportés par Pierre. Quel voyage !

Mercredi 12 octobre 2011

Samagaun 3530m (journée de repos et d'acclimatation...)


Journée repos (et d'acclimatation à l'altitude) à Samagaun
Comme toujours, un lever de soleil frisquet, mais tellement magnifique. Cela vaut le coup de sortir de la chaleur de son duvet.








Repos, mais tout de même le choix conseillé, (je finis par le comprendre), se porte sur une randonnée d'acclimatation à l'altitude vers le camp de base du Manaslu qui est à 4700m, puis retour à notre campement à 3400m.






Chacun monte à son allure et selon ses possibilités. Certains plus aguerris réussiront à monter au camp de base, d'autres, s'arrêteront en cours de route, certains à la barre symbolique des 4000m, d'autres à 4300m. L'altitude se fait sentir depuis 2 jours : maux de tête, essoufflement important au moindre mouvement, nous économisons ainsi nos mouvements. Mais chacun le vit différemment, et certains sont plus entraînés et habitués. La pharmacie fonctionne : aspirine, diamox, doliprane...
Nous nous apercevons que l'altitude est un monde quelque peu hostile, et il ne faut pas négliger certains signes, et agir avec prudence. La présence et la solidarité de l'équipe sont alors importantes.











Coucher de soleil et ombre projetée du Manaslu sur les nuages




Jeudi 13 octobre 2011

Samagaun 3500m - Samdo 3860m




Ça monte toujours ! Très belle étape avec vue sur le Manaslu et de tous les sommets environnants, le panorama est bien dégagé. C'est majestueux et impressionnant.
A l'arrivée à Samdo, intense activité dans les champs en terrasses : pommes de terre, orge, et fourrage pour les animaux.
Tout le village se démène pour activer la récolte, et même les porteurs contribuent à l'arrachage des pommes de terre en échange d'un pécule leur permettant de payer leur gite. Les porteurs doivent prendre en charge leur nourriture, alors que les sherpas sont nourris.
Nous apprenons que celles-ci sont données en offrande au monastère de Shyala.

Le village de Samdo est au pied du chemin qui vient tout droit du Tibet par un col. Les habitants sont pour la plupart des réfugiés tibétains, de nombreux convois de yacks passent par là.
Toujours les effets de l'altitude, chacun le vit différemment et avec une intensité plus ou moins présente: toujours des maux de tête, fourmillements dans les doigts (effets secondaires du diamox ?), essoufflements au moindre mouvement. ces effets sont aussi présents la nuit où le moindre fait de se retourner provoque un essoufflement, et je ne parle pas de la rentrée dans le duvet sarcophage...Nous devons souvent y aller doucement afin de ne pas être trop essoufflés.

Mais bien équipés, nous n'avons jamais eu froid.









Nous nous baladons dans le village qui est vraiment typique de la région tibétaine, toits en lauzes, murs en pierre, ...
Un habitant qui rentre sa récolte d'orge nous fait signe de la suivre pour nous proposer "du shopping". Nous le suivons chez lui, et il étale devant nous, sur sa terrasse en bois, des objets représentatifs de l'artisanat tibétain : colliers, bracelets, (nous le retrouverons même le lendemain avec son chargement sur le bord du chemin sachant que nous allions passer par là)




Vendredi 14 octobre 2011


Samdo 3860m - Daramsala 4400m




Au départ du village, une visite s'impose de l'école avec son institutrice. Une école très dépouillée aussi bien concernant le bureau que les classes. Un jumelage est organisé avec une classe française.



















Départ donc vers le camp situé à 4400m et qui marque la dernière étape avant le passage du col à 5100m tant attendu. Ce passage sera aussi en quelques sortes un soulagement, après ce sera la descente après avoir monté progressivement depuis notre départ et depuis l'altitude de 550m. Espérons que ce passage marquera aussi le début de la fin des effets de l'altitude.
Nous arrivons, chacun à notre allure, dans un camp situé au pied de la moraine menant au col. Des nuages commencent à monter et à rester sur place. Une petite inquiétude pour le lendemain commence à pointer.
Le froid arrive rapidement accentué par la fatigue et toujours les effets de l'altitude. Mais, c'est magnifique. L'après-midi se passe pour certains à grimper encore un peu, pour d'autres à se glisser dans le duvet pour un petit repos réparateur. Le repas se passe dans les baraquements plus bas. Nous nous préparons à une nuit courte puisque le départ est prévu pour 4h30 à cause des risques de brouillard et de vent au col, dans un environnement de haute montagne. Nous allons passer la nuit habillés et prêts à ce départ très matinal à la lueur des lampes frontales

Samedi 15 octobre 2011

Daramsala 4400m - Larkya La 5100m - Bimtang 3700m





Départ donc à 4h30. le brouillard est toujours présent, les nuages ne sont pas partis mais nous devinons la lueur de la lune à travers ceux-ci. De petits cristaux de neige tombent, dus à la condensation importante et aux nuages flottant au-dessus de nous.
Nous sommes rapidement dans le bain. Le temps est donc au brouillard, le souffle est vite mis à l'épreuve dès les premiers pas. Le rythme est lent, mais la régulation du souffle est difficile à gérer.
Le paysage est très minéral, quelques petits lacs glaciaires, l'ascension est longue, et nous arrivons, après le lever du soleil vers 5h30 au soleil dont les premiers rayons rasent les nuages et nous font découvrir à travers les nuages les sommets voisins. C'est magnifique, cela fait oublier le reste ...






Enfin le col, nous puisons dans nos réserves d'oxygène : 5100m (300 m plus haut que le Mont-Blanc)




Nous découvrons quelques temps avant le passage du col des sommets nouveaux et beaucoup de glaciers dont certains sont suspendus. 
Nous arrivons vers 9h15 au col. C'est émouvant et soulageant !
Séance photos sous un forêt de drapeaux de prières, c'est austère mais magnifique, magique presque. Nous y sommes !






Nos guides, toujours aussi souriants.





 La descente  va se faire de l'autre côté sur une longue moraine face à la chaîne des Annapurnas qui est malheureusement un peu cachée par les nuages.






Nous descendons dans un terrain très rocheux, la pente est forte, toujours de nombreux glaciers sur les bords, de petits lacs glaciaires. La végétation est pauvre, mais beaucoup de fleurs d'encens, quelques edelweiss.
Les pauses sont malgré tout nombreuses et indispensables.
Le MAM se fait toujours ressentir à des degrés divers chez chacun d'entre nous, et la descente accentue les migraines.
Nous arriverons vers 15h30 à notre campement de Bimtang à 3700m.



Une longue journée depuis le départ à 4h30 avec un maigre pique-nique à midi. Nous sommes contents de redescendre. Cela a un effet de soulagement, mais chacun le vit différemment.

Dimanche 16 octobre 2011

Bimtang 3700m - Tilche 2240m



Descente à travers la forêt, et vue sur le Larkya Peak 6249m et le Peak 29 sur la face ouest du Manaslu, de très beaux glaciers dont certains sont suspendus.
Cette descente se fait en une succession de bosses. Nous récupérons des effets de l'altitude, même une petite montée se fait sentir dans les jambes et le souffle.






La descente se poursuit, entourés d'un paysage de rêve ...





La force du vent d'altitude sur les pentes du Manaslu









Les points de vue vers les sommets (toujours aussi impressionnants) sont nombreux à travers les arbres, et nous allons nous enfoncer petit à petit dans une vallée plus étroite, les gorges de la Marshyangdi River. Nous retrouvons aussi un paysage de moyenne montagne avec ses cultures et ses activités plus diversifiées.

Lundi 17 octobre 2011

Tilche 2240m - Jagat 1330m




Ces gorges sont impressionnantes avec notre chemin qui plonge et remonte sans arrêt. Nous rejoignons à Dharapani, le chemin du tour des Annapurnas, voie beaucoup plus fréquentée, et aussi aménagée. Au croisement, nous tombons face à un magasin de souvenirs, et inévitablement, quelques membres du groupe se précipitent.
Le "choc" est important entre la région calme et sauvage que nous venons de parcourir pendant près de 2 semaines, et ce parcours, certes magnifique, mais beaucoup plus fréquenté et aménagé, moins sauvage aussi.








Nous arrivons bientôt à Tal
pour le repas, et nous voyons bien que les lodges sont mieux aménagés et "qu'une autre forme de tourisme" est bien présente. Beaucoup plus de boutiques de souvenirs.



L'après-midi se passe à descendre des gorges impressionnantes avec un chemin très fréquenté à l'aplomb de la Marshyangdi River. De l'autre coté, d'importants travaux concernant la construction d'une route creusée dans la roche, ce sont les prémices d'un aménagement de cette région. Ces travaux semblent surhumains devant la complexité du tracé.





Nous croisons sans arrêt des convois de porteurs transportant des charges impressionnantes (tringles à béton, étais, matelas, armoires ...). Tout cela sur le dos et demandant souvent des contorsions de leur part pour passer sous les arbres ou les rochers.













Mardi 18 octobre 2011

Jagat 1330m  - Bhulbhule 840m



7h50, nous quittons le campement par un chemin qui sert de route carrossable. Nous avons rejoint la civilisation, mais seuls des véhicules 4x4 et les motos peuvent passer. Beaucoup d'échoppes sur le parcours qui est un peu monotone en rapport avec ce que nous avons vécu auparavant depuis notre départ. La chaleur devient plus importante, nous en souffrons moins qu'au début du parcours en raison de la descente.
Le paysage est toujours magnifique, nous sommes en hauteur et la vallée s'élargit. Nous pouvons ainsi admirer les cultures, de nombreuses maisons isolées sur les pentes.













 Il y a beaucoup d'effets de lumière sur ces cultures de millet, les bananiers, et les bambous.
L'éclairage est magnifique, nous avons eu de la chance avec le temps.Nous croisons souvent des bergères avec de petits troupeaux de chèvres, de plus en plus de véhicules lourdement chargés de personnes. Ils assurent aussi le ravitaillement des villages environnants.
Plus bas, distribution de fruits secs à une ribambelle de gamins à proximité de leur école. Soudain, ce qui leur sert de cour se vide et le reste des enfants (tous en uniformes) se précipitent vers nous. Nous en profitons pour consulter leurs livres et cahiers.






Arrivée à Bhulbhule à la fin d'un chemin interminable, et après une grande pause de midi dans un petit restaurant sur le bord du chemin, mais nous avons apprécié cette halte confortable et à l'ombre.
Nous voyons l'arrivée d'autres groupes de trekkeurs, mais sans doute logés en lodges. Nous avons même vu des cyclistes à VTT. Sans doute, bientôt des quads ??
2 sâdhus nous saluent devant une échoppe.
A peine arrivés dans le campement, 3 personnes tibétaines viennent nous présenter des objets artisanaux.

Mercredi 19 octobre 2011


Bhulbhule 840m- Besi Shahar 820m








Départ comme d'habitude vers 8h, et descente le long du chemin qui est désormais carrossable. De nombreux petits bus font la liaison avec la ville de Besi Shahar que nous allons atteindre en 2h30. Nous rencontrons toujours plein de groupes d'enfants, impeccablement habillés se dirigeant vers leur école. Tous sont en uniforme. Ce matin, toute la population est regroupée autour des points d'eau dans chaque village traversés pour la toilette du matin. Dans cette région, les gens sont très propres contrairement à la région tibétaine avant d'arriver au col, même si l'eau était toujours présente.
Toujours de cultures en terrasses.




A un moment, avant un virage de la vallée, nous apercevons une dernière
fois les hauts sommets de l'Himalaya, et en particulier, l'Himalchuli 7800m et le Ngadi Chuli 7871m (surnommé Manaslu 2 ou Peak 29).



Nous traversons un torrent par un pont suspendu fait de planches de bois (bien espacées et rustiques). Ca bouge un peu plus que d'habitude. Ce seront nos dernières sensations de ce magnifique voyage.
Juste après, un interminable escalier de pierres nous mène brutalement au début de la ville de Besi Shahar. Et surprise, un des guides nous mène dans un lodge inespéré, après avoir campé depuis le début.
Enfin, sans abuser, nous apprécions le retour à un confort un peu mérité après l'humidité, le froid, la chaleur, sous la tente, mais jamais le mauvais temps craint avant notre départ.



Scènes de rue à Besi Shahar




















Jeudi 20 octobre 2011

Retour en bus vers Katmandou. Comme lors du voyage aller vers Arughat, nous allons parcourir environ 210km en environ 10 heures sur une des routes principales du Népal.
Encore une circulation importante, et une série de péripéties avec notre véhicule : 2 arrêts pour crevaison, et un embouteillage monstre dans la montée vers le plateau de Katmandou qui se trouve à 1300m.
Mais, ne sommes-nous pas venus pour vivre une aventure et connaitre une vie différente. Cela sans doute au prix d'une sécurité, à laquelle nous sommes trop habitués, et qui fait parfois défaut. Mais cela aussi fait partie de cette aventure que nous sommes venus chercher.

















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